AKRO

Mardi 28, c est mai 68 au c ur de Li ge
je descend du train pour m'immiscer dans le cort ge
m me pas le temps de lacer mes pompes qu on me fluide
l'autopompe me balaie, je bascule dans le vide
puis me retrouve comme un Jean-Paul sur le tarmac
embrasser les pav s mais sous une pluie de matraques
Un vrai tapis rouge...de sang, je ne suis pas pape...
seulement tudiant au sein d une manif qui d rape
tout devient projectile, les pierres, les poubelles
un flic d sar onn pend comme un con sa selle
c est la gu rilla urbaine, mes potes prennent des baignes
les hirondelles reviennent en masse mec... a saigne !
Tu vois le tableau, mais moi j ai perdu connaissance
j arrive en train, je repars en ambulance
m dite sur ce jour comme on m dite sur une fable car
l homme et l animal sont de nouveau assimilables...
J tais l ...


BALO

...au centre des manifs,
croyant que c tait une premier pas pour que le peuple se rebiffe
J ai vu sa cr dibilit partir en couille, qui s crabouille
devant un syst me qui ne craint qu on ne le souille
Ils r priment les manifs par peur de guerre civile
et que l on mette leur idylle en p ril
en fait, ils ne pr servent pas la paix mais la soumission du peuple
conserver les consciences criminelles dans une cloison
qui pour l instant lie les langues, comme une sangle
et sous cet angle, pas de retour de boomerang
car l on reproduit toutes les esp ces qui existent ce jour
du requin des grandes mers au fennec des basses-cours
des fourmili res de syndiqu s aux brebis gar es
des cam l ons, qui comme toi aimeraient
ne pas conna tre ces lois stupides cr es par des borgnes
besoin d un visa pour traverser quelques bornes
lorgne, ici sans vergogne o l on s gare
l animal ne tend jamais son esp ce un traquenard...

J tais l , au centre de l intrigue
pas en h ros mais en proie qui se fatigue
J tais l ...

Les slogans socialistes parlent pour une soci t plus juste
mais qu est-ce qui est juste ? les discours d magogues ou l insulte
l tat qui nous tarabuste, gr ce ces lois v tustes
qui reposent sur le chapitre qu ici j illustre
mais qu est-ce qu on fait contre a ? pour stopper a ?
part donner au mouvement de masse un air de vendetta ?
des id es s entrechoquent (choc), la r pression les bloque (bloc)
attisant par la m me les tensions des victimes qui suffoquent...


AKRO

Ouais, elles suffoquent les petites victimes de l intrigue
sur le brancard mon organisme se fatigue
je perd en puissance, ma peau est un volcan globules
et l ruption est telle qu aucune ne se coagule
On me dit de bien me tenir, faut que je respire leur lixir
putain je vois la mire, c est le trop-plein d air je d lire
encore pire, je pars en freestyle dans l ambulance
ne vantant pas les m rites de leur politique d assistance
car il y avait non-assistance quand j tais devant ce bastion
un petit bout de pl tre contre 100 carabines plomb...

J tais l , au centre de l intrigue,
pas en h ros mais en proie qui se fatigue...
J tais l ...


BALO

La pens e pr c de le geste donc voici la pens e
pour la mutinerie par l intellect sur laquelle mon rap est ax
Responsabiliser les mecs dans les quartiers, organiser des forums
pour que les id es de chacun puissent tre v hicul es
enfin que les mecs arr tent de croire
que pour eux tout est naze et qu ils ne verront jamais le bout du couloir
les st r otypes prennent le dessus, rendent incongru
le fait de sortir de l image du rebus que l on a re u
les luttes fratricides font le jeu du traquenard
le r gne par la division tend son tendard
Je suis fatigu d tre une victime, de courber l chine
de me complaindre dans mon spleen car en fait
la r volution ne se limite pas qu au rap, c est une tape...

Je serai l ...